Il s'agissait de faire apparaître son année de naissance avec des formes noires librement choisies. Gaetan n'a utilisé que des lignes. Pourtant, malgré ce handicap apparent, c'est en ce dessin de la classe de troisième D que les chiffres fictifs surgissent le mieux de la page blanche. Une raison peut expliquer cette situation : toutes les lignes utilisées traversent de part en part au moins une bande d'un chiffre fictif. En cela, le principe visuel de colinéarité, qui nous pousse à continuer les alignements, joue à plein. Notre cerveau ne peut s'empêcher d'imaginer que la ligne qu'il retrouve de part et d'autre d'une même surface blanche est continue, son trajet étant momentanément masqué par le chiffre censé la recouvrir.
Mais, le plus surprenant est qu'avec un minimum de surfaces noires (la simple épaisseur des traits), les formes fictives (ici les chiffres blancs) surgissent nettement. En utilisant moins de contours noirs que Kanizsa pour son Triangle, Gaetan arrive à nous imposer sa date de naissance.
Le pire étant que nous pourrions encore enlever quelques lignes à cette image sans que le surgissement des chiffres illusoires ait à en souffrir.

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