Patrick
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Ce logotype est intéressant en ce qu'il révèle la capacité incommensurable du système perceptif à compléter les formes ébauchées. Que les psychologues de la perception appellent cela complétion amodale (Gaetano Kanizsa), loi de clôture de fermeture ou encore colinéarité (théorie de la Gestalt), que les plasticiens évoquent le principe de l'alignement (moi-même, ici présent), il existe une tendance évidente du cerveau à poursuivre ce qui n'est qu'entamé dans l'image du réel ou d'une représentation.
Ainsi, bien que nous n'ayons que la moitié matérielle d'une forme relativement complexe (un coeur), nous déduisons, reconstruisons et reconnaissons la forme totale. Qui plus est, en dépit de l'absence d'un élément particulièrement important : la pointe du coeur, cette reconstruction ne pose aucun problème. Pourtant, sans aucun indice matériel (surface ou contour noir), le changement brutal de direction opéré par la pointe devrait être impossible à imaginer. C'est en cela que ce logotype peut nous apprendre quelque chose sur les figures fictives. Il y fort à parier que la complétion amodale n'est pas le seul mécanisme qui entre en jeu en cette image. Il faut encore que le forme du coeur soit fortement ancrée, mémorisée et connue du regardeur, pour qu'il soit capable de réinventer l'angle manquant. Ainsi, nous pouvons supposer qu'en cette image particulière les processus de reconnaissance formelle et de mémorisation occupent une place significative dans la construction des contours fictifs.

 

ENTREPRISE : Saint Patrick Partnership Center
GRAPHISME :
Ron Rodemacher & David Bartels

 


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