ISSC
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En passant des lettres aux chiffres, nous devrions arriver à des logotypes dont l'analyse posera moins de problèmes. Il est vrai que nous avons ici un chiffre simple, banal et, qui se présente frontalement sans la moindre profondeur. Alors que les deux croquis ci-dessous montrent qu'une forme fictive peut prendre toutes les orientations et toutes les directions.
Croquis 34c du carnet 2003-2005, à gauche.
Croquis 35d du carnet 2003-2005, à droite.

croquis34ccroquis35d

De même, à la différence du V de Verve, le graphiste n'a pas laissée beaucoup de place aux contours fictifs, qui sont à la charge du cerceau du regardeur, et qui font tout l'intérêt de ces figures. Ici, plus de 50% du contour du chiffre est délimité par les sections des tracés noirs. Mais à l'évidence, ce ne sont pas tant les contours fantômes qui ont intéressé le graphiste que le rayonnement lumineux et irréel. Là, les contours fictifs jouent bien leur rôle : le 1 semble flotter légèrement en avant des rayons.
Pourtant plusieurs défauts viennent entacher ce projet.

1) En premier lieu, la luminosité du chiffre aurait, certainement et paradoxalement, été accrue avec des rayons plus espacés.
2) En second lieu, l'émergence du 1 aurait été plus forte si toutes les lignes semblaient se poursuivre de manière rectiligne sous la surface fictive. J'ai bien vérifié, cette impression n'est pas due à l'illusion de Poggendorf : certains tracés ne sont pas continus.
3) Enfin, à vouloir faire rayonner ces lignes en leur attribuant une diminution progressive d'épaisseur, le graphiste en arrive à une situation ambiguë. Avons-nous là, des rayons qui s'étendent circulairement dans un plan frontal ou un tunnel dû à l'assombrissement progressif des lignes qui convergent vers le 1 ? Car les obliques sont des lignes ambiguës, qui peuvent tout autant signifier des pentes diverses dans un plan frontal que des orientations différentes dans la profondeur illusoire de la représentation.
Cette nouvelle perception du dessin ne signifie pas pour autant que le 1 serait la lumière perçue au bout du tunnel, interprétation qu'une entreprise, qui s'attache à faire revivre des personnes en état de coma dépassé, pourrait accepter. Mais celle-ci ne se peut puisque le chiffre, même en cette interprétation, persiste, encore et toujours, à rester en avant des lignes qui le fondent : nous ne voyons pas le bout du tunnel et ne savons pas si nous nous dirigeons vers lui ou nous en éloignons.

Allez Bob, encore un petit effort et nous aurons un logotype univoque

 

ENTREPRISE : ISSC (Technologie d'information, U.S.A.)
GRAPHISME : Bob Paganucci

 


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